Kampiebe Minoabe

Kampiebe Minoabe, cultivateur revendeur à Katindi, dans la préfecture de Tône et son petit frère Kampiebe Kanfiag, boucher de viande d’âne, tous de nationalité togolaise, ont été arrêtés le 26 juin 2017 à Dapaong, dans le nord du Togo, en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation de 4 pointes d’ivoire, deux peaux de ratel, une peau civette, deux peaux de serval et une peau de chacal, au cours d’une interpellation des agents du commissariat de la ville de Dapaong avec la collaboration de EAGLE-Togo.
D’abord leur interpellation a été violente. Ils n’ont pas laissé de répit aux policiers. Ensuite, une fois interpellé, la famille des présumés trafiquants des pointes d’ivoire et de peaux d’espèces protégée et chef du village dont sont originaires des détenus, sont venues plusieurs fois pour corrompre les agents de sécurité afin de les libérer.
Le marché de la vente des pointes d’ivoire, retrouve aujourd’hui, une certaine vigueur car l’offre et la demande sont au rendez-vous. Même si les prix record ont été décrochés par un acheteur qatarien, la quasi-totalité des lots sont désormais acquis par des Chinois. Dans l’empire du milieu, la possession d’objets en ivoire reste en effet très appréciée car c’est un signe extérieur de richesse.
Aussi, le commerce illicite des peaux des espèces animales sauvages protégées, approvisionnent les marchés nigérians qui les transforment en sacs, chaussures, ceintures pour être revendus en Europe et en Asie comme objets de luxe à des prix exorbitants. Selon les sources, les pointes d’ivoire et les peaux viennent d’Arli proche du Burkina Faso voisin et de Pendjari.

Kampiebe Minoabe dans ses propos, devant les agents de police, reconnait qu’il y a des espèces protégées et c’est pour cette raison qu’il ne voulait pas de ce business. Ils sont actuellement dans les cellules à Dapaong et attendent d’être jugés.
Les espèces animales protégées menacées
L’Afrique selon le CITES, est le continent comptant le plus d’espèces animales protégées en disparition. On peut donc légitimement penser qu’à court terme, la faune africaine est la plus proche de l’extinction. Les causes sont connues : braconnage, dû à la forte demande sur le marché noir asiatique, guerres civiles, trafic d’animaux sauvages, chasse, etc. Les menaces qui pèsent sur la faune et sur la flore sauvages sont, à l’heure actuelle, plus sérieuses que jamais. De nombreuses espèces animales ou végétales diminuent d’une manière inquiétante et risquent d’allonger rapidement la triste liste de celles que l’homme a exterminées dans le passé.
Parme les mammifères, selon l’Organisation Mondiale pour la Protection de l’Environnement (OMPE) des centaines d’espèces ont disparu à tout jamais et plus de cent vingt espèces sont actuellement en voie de disparition avancée.
Une gélatine très prisée des médecins traditionnels chinois
Si elle n’a absolument aucune valeur commerciale en Afrique, la gélatine que contient les peaux de certaines espèces animales protégées comme le chacal, est très prisée des médecins traditionnels chinois pour traiter l’anémie et la ménopause. Elle est administrée sous forme de boisson et même servie avec des noix et des graines en guise d’apéritif.
La viande du chacal et autres espèces protégées alimentent elles les restaurants du nord de la Chine. Une fois que les trafiquants se sont servis sur la bête, il n’en reste plus que la carcasse, abandonnée sur place. Ce commerce international se chiffre en millions de dollars, selon les experts.