Trafic d’espèces protégées : quatre trafiquants d’ivoire arrêtés puis déférées à la prison civile de Lomé

Quatre présumés trafiquants arrêtés en flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de deux grosses défenses d’éléphant le 27 février 2024 à Lomé, ont été déférés à la prison civile de Lomé, le 6 mars 2024. L’arrestation a été possible grâce aux agents de l’Office Central de Répression du Trafic de Drogue et du Blanchiment (OCRTIDB), et du Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières (MERF) en collaboration avec EAGLE-Togo.

Ces présumés trafiquants qui ont été interpellés au moment où ils s’apprêtaient à écouler les deux grosses défenses d’éléphant, une espèce intégralement protégée par les lois nationales et la convention CITES, ont tous reconnu que la vente ou la commercialisation de l’ivoire est interdite.

Une fois arrêtés, les quatre présumés trafiquants sont d’abord mis en garde à vue à l’OCRTIDB, avant d’être déférés à la prison civile de Lomé, après avoir reconnu les faits à eux reprochés devant le procureur. Ils encourent une peine de prison allant d’un à cinq ans et d’une amende d’un (01) million à cinquante (50) millions de Francs CFA.

Les présumés trafiquants, sachant que leur activité de commercialisation d’ivoire est délictuelle, ont minutieusement emballées les deux grosses défenses d’éléphant dans un sac à céréales puis dans un carton. Des perquisitions aux domiciles des quatre prévenus n’ont permis d’avoir une autre pointe d’ivoire ; par contre, la fouille du magasin servant d’étalage de l’un des présumés trafiquants, a permis de saisir trois-cent quatre-vingt-dix-sept petits morceaux d’ivoire. Ce qui veut dire clairement qu’il a utilisé l’ivoire pour ses activités et que ce sont les restes qui sont dans son étalage.

La lutte contre le braconnage des éléphants fait généralement partie des compétences des autorités qui ont d’une part, ratifié des textes nationaux et internationaux sur la protection des espèces protégées, et ont ensuite, mis en place des services en charge de la protection de la faune et de la flore sauvages, afin de lutter efficacement contre le commerce international d’ivoire.

Le coordinateur national du Projet EAGLE-Togo a souligné que son organisation travaille avec les autorités togolaises depuis plus de six ans et que la collaboration est fructueuse. « Après le suivi intensif du grand cas de trafic des tamarins-lions dorés et perroquets araras, EAGLE-Togo ne s’est pas du tout reposé ; il s’en est enchaîné de ce résultat d’arrestations des trafiquants majeurs de faune qui tentent toujours de défier la vigilance des acteurs de la répression. », a-t-il révélé, sans oublier de magnifier la bonne collaboration avec les autorités.

« C’est le lieu de saluer la régularité de nos partenaires notamment, les services techniques du Ministère de l’environnement et des ressources forestières que sont la Direction des Ressources Forestières (DRF) et l’Inspection des Ressources Forestières (IRF); et surtout l’Office Central de Répression du Trafic Illicite de Drogue et du Blanchiment (OCRTIDB) », a indiqué-t-il avant d’ajouter que faire plus d’arrestations créera de l’incertitude chez les trafiquants et réduira le rythme du trafic.

Le Togo a aussi adopté un code forestier, sans oublier les efforts de saisies d’ivoire en provenance des autres pays. Et, le nouveau code pénal dans son volet environnement renforce la protection de la faune et la flore dans son article 761 qui réprime d’un maximum de cinq ans de prison et de cinquante millions d’amende, toute personne qui directement ou indirectement commercialisé sans droit, une espèce animale protégée.

Rappelons que cette arrestation concernant le trafic de l’ivoire réalisée par l’OCRTIDB fait suite à une autre où, des trafiquants d’espèces protégées ont été arrêtés au large du Togo, le 9 février dernier, avec 17 Tamarins-Lions dorés et 12 perroquets aras, espèces endémiques venant du Brésil. Quatre personnes dont un intermédiaire togolais, ont été aussi déposées à la prison civile de Lomé, car ils ont non seulement traversé la frontière maritime illégalement, mais sont aussi en possession des espèces en voie d’extinction et entièrement protégées, sans autorisation légale. (EAGLE-Togo/mars/2024)